Arts de l'Inde

Pour nos yeux d’Occidentaux, l’art de l’Inde déconcerte souvent par son opulence et par son extrême surchage. La profusion des sculptures sur un même monument, l’enchevêtrement des personnages sur une même fresque, l’accumulation des parures sur un seul personnage peuvent nous surprendre. S’il est vrai que certains styles, en particulier ceux du Sud, surprennent, il en est d’autres dans lesquels la pureté de la ligne, la simplicité du modelé, la mesure de l’attitude peuvent satisfaire les plus classiques.

Qu’il soit bouddhique ou hindou, l’art indien a tendance à être descriptif et narratif, surtout dans sa période ancienne (IIème Siècle avant J.C. et IXème Siècle, ère Chrétienne).

L’Inde doit sa cohésion à la force de sa tradition, elle n’évolue que par des biais assez subtils qui sont plutôt des mutations partielles que des métarmorphoses brutales.  A cette intensité de la tradition, se joint, un goût de la codification qui s’étend à la plupart de ses activités. Ce qui engendre des altérations curieuses. Les phénomènes les plus typiques à cet égard sont ceux du système des castes, système qui a maintenu la structure sociale dans une armature religieuse très stricte.

La constitution d’un certain nombre de grands types idéaux : celui du héros, du grand roi « mahârâja », du grand dieu « mahâdeva », etc … la création d’un vocabulaire par gestes « mudrâ et hasta ».

C’est justement par l’intermédiaire de cette codification que peut le mieux se saisir la conception proprement indienne du cosmos. Celle-ci étant liée intimement à toutes les manifestations de la vie indienne. En effet, l’ordonnancement du monde humain est identique à celui du monde divin, qui possède, comme lui, océans, montagnes, rivières, palais, populations hiérarchisées et souverain suprême. Tout se fonde, entre ces deux mondes, sur des analogies et tout obéit à des schémas cohérents qui mettent en correspondance et en parallèle les éléments de leurs cosmologies , de leurs sociologies respectives.

(extrait « les arts de l’Inde » Jeannine AUBOYER)

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